Björn BORG

Suède - droitier

Né le 6 juin 1956 à Södertälje, près de Stockholm.



Borg est une légende, la première superstar du tennis. Personne n'a oublié sa longue chevelure blonde ceinte d'un bandeau, et son calme olympien qui justifiait son surnom "Iceborg". Il a conquis Roland Garros à six reprises, et a réalisé l'exploit de remporter Wimbledon cinq fois de suite alors qu'on le disait incapable de briller sur herbe. Par lassitude, il a pris sa retraite à seulement 25 ans, découragé par ses échecs répétés dans sa conquête de l'US Open.


Palmarès :
64 titres dont 
6 Roland-Garros et 5 Wimbledon
1 fois vainqueur de la coupe Davis


Son meilleur classement :
n°1 mondial le 23 août 1977 (108 semaines)


Chronologie de ses titres en Grand Chelem :

  1. 1974 Roland-Garros 1974
  2. 1975 Roland-Garros 1975
  3. 1976 Wimbledon 1976
  4. 1977 Wimbledon 1977
  5. 1978 Roland-Garros 1978
  6. 1978 Wimbledon 1978
  7. 1979 Roland-Garros 1979
  8. 1979 Wimbledon 1979
  9. 1980 Roland-Garros 1980
  10. 1980 Wimbledon 1980
  11. 1981 Roland-Garros 1981


Personnalité et popularité :

De personnalité, il en avait certainement une, mais il n'en montrait rien. Sur un court, Borg n'exprimait rien, ne laissait rien filtrer de ses émotions.


Style de jeu :

   

Le jeu de jambes de Björn, en pas chassés, si maîtrisé, rendait le Suédois ultra-rapide et quasiment indébordable du fond du court, où il s'économisait tout en épuisant ses adversaires. Il réussissait les meilleurs passing-shots de cette époque.

La prise de raquette à deux mains sur le revers, à l'instar de son rival Connors, a changé le visage du tennis dans les années 1970. Mais à la grande différence de Connors, Borg imprimait énormément de lift sur ses balles, ce qui lui permettait de viser les lignes avec beaucoup de puissance.

Peu spectaculaire, mais réglé comme du papier à musique, le jeu de Borg était presque ennuyant, tellement il était "parfait", et en particulier sur la terre battue, sur laquelle il a été formé. Puis - et c'est là le tour de force de Borg - il a su transformer radicalement son tennis pour l'adapter à des surfaces plus rapides. Tel un caméléon, se mutant en serveur-volleyeur pendant son voyage le conduisant chaque été de Paris à Londres, le Suédois a pris une nouvelle dimension, et l'herbe de Wimbledon s'est alors courbée devant lui, le faisant roi à cinq reprises consécutives.

La tension de sa raquette à 40 kg, du jamais vu, donnait une grande puissance à ses coups droits, mais cela pouvait le gêner dans le jeu au filet..


Carrière :

Muni dès l'âge de 9 ans de sa première raquette de tennis - un cadeau de son père qui pratiquait le tennis de table - Björn est très tôt pris en main par Lennart Bergelin, alors capitaine de l'équipe suédoise de coupe Davis.

En 1971, Borg devient champion du monde juniors. En 1972, à 15 ans il devient le plus jeune joueur à remporter un match de coupe Davis. Il remporte cette année-là Wimbledon chez les juniors et conserve son titre de champion du monde.

En 1973, Borg passe professionnel. Il atteint la finale du tournoi de Monte Carlo. Sa précocité étonne : pour ses premiers pas en Grand Chelem, il passe trois tours à Roland Garros et à New York, et fait mieux encore en atteignant les quarts à Wimbledon.

Mais c'est 1974 l"année de la consécration pour l'adolescent. Il remporte déjà le tournoi de Rome avant de décrocher sa première couronne à Roland Garros, avec une finale époustouflante, dans laquelle son adversaire Manuel Orantes avait pourtant mené deux manches à zéro face au plus jeune joueur engagé dans le tableau. Borg devient à 18 ans et 10 jours le plus jeune lauréat des Internationaux de France.

En 1975, Borg conserve le titre à Roland, et atteint les demi-finales de l'US Open sur la terre battue verte de Forest Hills. Il termine magnifiquement sa saison avec une victoire en coupe Davis, un moment historique pour la Suède.

Roland Garros est plus compliqué pour Borg en 1976 : il y a d'abord ce match très accroché face à François Jauffret, qui lui tint la dragée haute pendant 4h30.et cinq sets, dont le dernier conclu par 10 jeux à 8. Emoussé, Borg disparaît du tounoi dès le tour suivant, terrassé par Adriano Panatta. Ce sera en fait sa dernière défaite à Roland Garros. A Wimbledon, il n'est pas forcément donné favori à côté de Connors, Ashe ou Nastase, et pourtant, il va créer la grande sensation en s'imposant pour la première fois - et sans perdre le moindre set - sur l'herbe londonienne. Quelques semaines plus tard, il perd la finale de l'US Open contre son rival Connors.

En 1977, Borg n'est pas autorisé à s'aligner à Roland Garros, à cause de ses engagements avec les Intervilles, rivaux de la Fédératon Internationale. Mais il double la mise à Wimbledon, en dominant Jimmy Connors en finale.

Lire l'article sur les compétitions Intervilles

Borg attaque la saison 1978 avec le statut de numéro 1 mondial. Il va honorer cette distinction en réalisant le doublé Roland-Wimbledon, ce que seul Rod Laver avait réussi en 1969, en écrasant tout sur son passage, y compris Connors humilié en finale de Wimbledon. Il rééditera d'ailleurs ce doublé historique les deux années suivantes. Mais en finale 1978 sur le dur de Flushing Meadows, nouvelle enceinte qui accueillera désormais l'US Open, Borg est vaincu en finale par un Connors revanchard.

En 1979, Borg est moins dominateur mais il gagne quand même. Il a pu conserver le titre à Paris en venant à bout de l'étonnant Paraguayen Victor Pecci en quatre sets. Puis dans son entreprise de conquête de Wimbledon, il est inquiété par l'Américain Roscoe Tanner, qui en finale menera par deux manches à une. Les deux hommes animeront la saison au travers de leurs face-à-face toujours à des moments-clés. Acte 2 : l'US Open, où le grand serveur Tanner prit sa revanche en quart de finale. Acte 3 : Borg et Tanner se revoient à New York en janvier 1980 mais cette fois dans le cadre du Masters 1979, où Borg remporte la belle avant de s'adjuger le tournoi pour la première fois de sa carrière en dominant en finale son ami - et "pigeon" - Vitas Gerulaitis.

1980 sera la dernière année de l'hégémonie de Borg. Le Suédois commence par s'imposer pour la cinquième fois à Roland Garros - battant ainsi le record de succès que détenait Henri Cochet - là encore sans perdre un set, puis il arrive à Wimbledon pour se mesurer à la valeur montante du tennis américain : John McEnroe. Björn Borg va remporter là sans doute la finale la plus difficile de toute sa carrière.

Attention chef d'oeuvre ! La finale 1980 de Wimbledon que Borg livra face à John McEnroe est à classer très haut dans le classement des plus beaux matchs de tennis qu'il ait été donné de voir. Tous les ingrédients y étaient réunis pour en faire un moment magistral dans l'hidtoire du sport. Le scénario et la qualité des points atteignirent des sommets, avec l'apothéose dans le tie-break du quatrième set, conclu 18 point à 16, où l'Américain sauva sept balles de match avant d'égaliser à deux manches partout. Borg maîtrise ses nerfs, et ne se laisse pas déstabiliser par toutes ces occasions manquées de conclure le match. Il enlève la manche décisive et triomphe pour la cinquième fois de suite dans le temple du tennis. Il parvient ensuite en finale de l'US Open, mais cette fois McEnroe est le plus fort. Borg terminera l'année n°1 mondial, et confirmera en janvier 1981 en remportant une nouvelle fois le Masters. Mais déjà des signes inquiétants pendant le tournoi des Maîtres : Borg conteste longuement une décision arbitrale, ... quelque chose a changé chez l'imperturbable "Iceborg".

En 1981, Borg joue moins de tournois, et arrive à Roland-Garros moins bien préparé, ce qui ne l'empêche pas de s'imposer pour la sixième fois à Paris, à l'issue d'une quinzaine plus accrochée que les éditions remportées précédemment. Lendl notamment l'embarque dans un cinquième set, ce que personne n'avait jamais fait dans une finale face à "l'extra-terrestre". A Londres, Borg ne parvient pas à mater McEnroe dans cette revanche de la finale 1980, et subit sa première défaite sur le Central Court de Wimbledon depuis 1975.

A Flushing Meadows, il atteint la finale pour la quatrième fois, où l'attend - c'est devenu une habitude - son nouveau grand rival John McEnroe. Celui-ci va s'imposer pour la troisième fois de suite à New York et ravir au Suédois la place de n°1 mondial. Cette nouvelle déception à l'US Open pousse rapidement Borg vers une semi-retraite, d'autant que le Suédois avait reçu des menaces de mort pendant le tournoi ! Plus jamais il ne réapparaîtra sur un tournoi du Grand Chelem.

Borg reviendra sur sa décision officialisée le 23 janvier 1983 d'une retraite sportive prématurée, mais ses tentatives de retour se solderont systématiquement sur des échecs. Il disputera un dernier match sur le circuit principal à Stuutgart en 1984 face à Henri Leconte.

Endetté par une entreprise de vêtements qu'il a montée et qui ne marche pas comme il voudrait, Borg reprend du service sur les courts de tennis à partir de 1991. Mais une interruption aussi longue - plus de huit ans - a raison de ses ambitions, et le Suédois s'incline dès le premier tour de Monte Carlo face au modeste Jordi Arrese. Tenace, Borg tente de nouveau sa chance jusqu'en 1993, mais en accumulant les défaites.



Son entraîneur :
Lennart Bergelin (1970-1981)



Ses 64 titres :


Auckland 1974 Londres 1974 Sao Paulo 1974 Rome 1974 Roland-Garros '74

Bastad 1974 Boston 1974 Adélaïde 1974 Richmond 1975 Bologne 1975

Roland-Garros '75 Boston 1975 Barcelone 1975 Toronto 1976 Sao Paulo 1976

Dallas 1976 Düsseldorf '76 Wimbledon '76 Boston 1976 Memphis 1977

Nice 1977 Monte Carlo 1977 Denver 1977 Wimbledon '77 Pepsi Grand Slam 1977

Madrid 1977 Barcelone 1977 Bâle 1977 Cologne 1977 Wembley 1977

Birmingham '78 Pepsi Grand Slam 1978 Las Vegas 1978 Milan 1978 Rome 1978

Roland-Garros '78 Wimbledon '78 Bastad 1978 Tokyo 1978 Richmond 1979

Pepsi Grand Slam 1979 Rotterdam 1979 Monte Carlo 1979 Las Vegas 1979 Roland-Garros '79

Wimbledon '79 Bastad 1979 Toronto 1979 Palerme 1979 Tokyo 1979
Challenge Cup '79 Masters 1979 WCT Invitational 1980 Pepsi Grand Slam 1980 Nice 1980

Monte Carlo 1980 Las Vegas 1980 Roland-Garros '80 Wimbledon '80 Stockholm '80

Masters 1980 Roland-Garros '81 Stuttgart 1981 Genève 1981


Sa compagne :

Mariana Simionescu, joueuse de tennis roumaine, qu'il épouse le 24 juillet 1980, et dont il divorcera en 1984.
Jannike Björling, qui lui donne un fils Robin, né en 1985
Loredana Bertè, chanteuse italienne, qu'il épouse en secondes noces le 4 septembre 1989. Le couple se sépare en 1992.
Patricia Östfeldt, qu'il épouse en troisièmes noces en 2002, et qui lui donne un fils Léo.