Roland-Garros

Les Internationaux de France

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L'ogre de l'ocre remporte son sixième Roland Garros. Rafael Nadal rattrape ainsi Borg au palmarès de ce tournoi. Federer a fait un excellent parcours avec une demi-finale somptueuse face à Djokovic.

- du 22 mai au 5 juin 2011 -

tournée préparatoire
Monte Carlo Masters 1000	Barcelone ATP 500	Madrid Masters 1000	Rome Masters 1000

Absents : Roddick, Nalbandian, Ferrero, Hewitt, Robredo, Gonzalez

Nadal ambitionne de conquérir une sixième couronne qui en ferait le co-recordman de titres avec Borg. Mais Djokovic débarque à Paris sans avoir connu la défaite cette année, et surtout il vient de dominer le tenant du titre coup sur coup à Madrid puis à Rome. Jamais le Majorquin n'a été autant bousculé sur sa surface fétiche depuis le début de son règne en 2005. Federer arrive à Paris avec des ambitions mesurées, et aura à coeur néanmoins de se rassurer après un début de saison très moyen. Notons que Nadal est encore le n°1 mondial, et que la dernière tête de série n°1 à avoir décroché la coupe des Mousquetaires, c'était Kuerten en 2001, il y a dix ans déjà ...

Météo : très grand soleil, sauf pendant la finale, perturbée douze minutes par une averse.





Le tableau du simple messieurs


premier tour        deuxième tour        troisième tour        huitièmes de finale

quarts de finale        demi-finales        finale

autres résultats



premier tour

Rafael Nadal, quintuple lauréat, a eu très peur face à John Isner. L'Américain a viré en tête après trois sets. L'Espagnol, moins confiant qu'à l'accoutumée, s'est laissé déstabilisé, avant de reprendre les choses en main : 6/4 6/7 6/7 6/2 6/4, mais c'est la toute première fois qu'il disputait un cinquième set à Roland Garros !

   






Pas simple de se voir proposer Feliciano Lopez dès le premier tour, mais Roger Federer prend ce match par le bon bout, et se défait de l'Espagnol plus facilement que lors de leur dernière rencontre à Madrid : 6/3 6/2 7/6.

 





 




Le qualifié Stéphane Robert réussit l'exploit de ce premier tour : il remonte non seulement deux sets, mais terrasse Tomas Berdych, n°6 mondial et demi-finaliste en 2010 : 3/6 3/6 6/2 6/2 9/7. Le Tchèque s'était procuré une balle de match sur la mise en jeu du Français.

 




L'élimination de Nicolas Almagro constitue l'autre grosse surprise de ce début de tournoi. Vainqueur le week-end précédent du tournoi de Nice, l'Espagnol a flanché devant Kubot : 3/6 2/6 7/6 7/6 6/4.






Dix Français se qualifient pour le deuxième tour : Teixeira, Benneteau, Clément, Rufin, Chardy, Robert, et les "Mousquetaires" : Gasquet, Tsonga, Monfils et Simon.



 

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deuxième tour

Une chose est sûre : le Nadal 2011 n'est plus aussi conquérant à Roland que le Nadal 2010. Après un premier tour de tous les dangers, le Majorquin a encore beeaucoup souffert face à Pablo Andujar. Cet Espagnol de 25 ans qui s'est révélé cette année en remportant le premier titre de sa carrière à Casablanca a fait sensation en menant 5/1 dans le troisième set. Nadal a alors dû éloigner huit balles de set avant de remporter le tie break : 7/5 6/3 7/6.






Nikolay Davydenko sombre face à un inconnu, le Tchèque Veic : 3/6 6/2 7/5 3/6 6/1.






Gilles Simon a bien maîtrisé la fougue de son compatriote Jérémy Chardy, qui revient bien après un an de disette, conséquence de ses déboires judiciaires avec son ancien entraîneur Frédéric Fontang : 4/6 6/4 6/1 6/4.






Le Colombien Falla a créé une petite surprise en éliminant l'Allemand Florian Mayer, en progression ces dernières semaines : 4/6 7/6 6/1 6/2.






Jo Tsonga a assuré face à Igor Andreev : 6/3 7/6 6/3. Il semble sur de bons rails pour poursuivre l'aventure.




Emmanuel Teixeira avait fort à faire avec Roger Federer. Le Suisse, qui n'est plus que le n°3 dans la hiérarchie planétaire a imprimé sa cadence et son toucher de balle qui ont très rapidement désarçonné le jeune Français : 6/3 6/0 6/2.






Richard Gasquet a mis un set avant de développer son tennis. Il se qualifie en quatre manches face à Marcel Granollers : 4/6 6/3 6/2 6/4. C'est propre.

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troisième tour

La victoire de Ljubicic sur Verdasco est une petite surprise, tant l'Espagnol semblait mieux armé pour jouer les trouble-fête dans le ballet des favoris de ce Roland Garros. Mais le Croate n'a pas ménagé le gaucher : 6/3 7/6 6/4.



 


Gilles Simon parvient à maîtriser le dernier Américain encore en lice, Mardy Fish : 6/3 6/4 6/2.



 




Alors qu'il menait d'un set et avait une balle de break pour mener 2/1 dans le second, Andy Murray s'est blessé à la cheville en ajustant mal une glissade sur une frappe de coup droit en demi-volée face à l'Allemand Michael Berrer. On a craint le pire pour la tête de série n°4, mais Murray a fini le match avec la même autorité qu'il l'avait commencé : 6/2 6/3 6/2.








Jo-Wilfried Tsonga avait tellement bien mené sa barque pendant deux sets et demi, 6/4 7/6 4/1... et puis Stan s'est réveillé pour renverser la vapeur : 4/6 6/7 7/6 6/2 6/3.



 




Federer déroule. Le Serbe Janko Tipsarevic n'aura pas su troubler la marche en avant du Suisse : 6/1 6/4 6/3.



 




Le troisième Français qualifié pour la deuxième semaine, c'est Richard Gasquet qui, comme Simon, atteint les huitièmes à Roland pour la première fois de sa carrière. Il avait fort à faire face au Brésilien Thomaz Bellucci, si dangereux depuis quelques semaines, comme en témoigne sa demi-finale face à Djokovic à Madrid. Le Biterrois s'impose en quatre manches : 6/2 6/3 3/6 6/3, et démontre que son mental est plus solide que jamais. La coopération avec Sébastien Grosjean semble avoir fait de Richard un homme nouveau.








On attendait ce match depuis le tirage au sort du vendredi 20 mai. Novak Djokovic contre Juan Martin Del Potro, c'est évidemment la grosse affiche de ces seizièmes de finale. L'Argentin fit jeu égal avec le Serbe, et même mieux, quand la nuit obligea l'arbitre à suspendre les débats. Mais le lendemain, Djoko retrouva de sa superbe et "Del Po" s'avoua vaincu : 6/3 3/6 6/3 6/2. Avec ce succès n°40, Novak n'est plus qu'à deux marches du record d'invincibilité depuis un début de saison, établi par John McEnroe en 1984.



 

Nadal n'est pas au mieux, il commet plus de fautes en coup droit que jamais. Mais ça passe face à Ivan Ljubicic : 7/5 6/3 6/3.







Gilles Simon se réveille trop tardivement, alors que Robin Söderling mène déjà de deux sets. Le double finaliste s'impose assez sèchement : 6/2 6/3 7/6.

 

 




Le Colombien Alejandro Falla semblait avoir fait le plus dur en virant en tête après trois sets, mais c'est Juan Ignacio Chela qui a fait pencher la balance en sa faveur : 4/6 6/2 1/6 7/6 6/2. L'Argentin retrouve les quarts sept ans après.






Andy Murray et Victor Troicki se livrent un gros bras de fer, qui s'étend sur deux jours.  Notons que l'Ecossais a encore montré son manque de fair-play en ne bronchant pas quand l'arbitre a annoncé un let - une application stricte du règlement - parce qu'un ramasseur de balle a investi le terrain alors que la balle était encore en jeu, pour un smash de Troicki largement hors de portée. Cette injustice n'empêchera pas Troicki de réussir son break mais pour le perdre un peu plus tard. Le Serbe a bien servi pour le match à 5/3 dans la dernière manche, mais c'est Andy qui s'en tire : 4/6 4/6 6/3 6/2 7/5.





 




Federer n'avait pas la tâche facile face à son ami Stanislas Wawrinka, bien qu'il ait des stats qui parlent pour lui, car le n°2 suisse semble à l'aise sur cette terre battue de Roland Garros. Mais Roger affiche une belle sérénité, et s'impose finalement assez facilement : 6/3 6/2 7/5.





  


Gaël Monfils réalise l'exploit en terrassant l'épouvantail de la terre battue, David Ferrer, qui avait jusqu'ici été intraitable dans le tournoi. Ferrer n'avait pas perdu un set lors des trois premiers tours. Disputé sur deux jours à cause de la nuit, le match a tenu en haleine les 15000 spectateurs du Lenglen, et c'est Gaël qui vire en tête après trois manches. Ferrer breake d'entrée (2/0) et le lendemain, l'Espagnol poursuit son travail de sape face au Guadeloupéen, et quand il remporte facilement la quatrième manche pour recoller à deux manches partout, on voit mal comment la qualification pourrait lui échapper, tant il semble imposer sa loi dans de longs échanges qui lui conviennent très bien. La Monf' va pourtant remporter la plus belle victoire de sa carrière dans ce tournoi qu'il affectionne tellement. Sa rage de vaincre lui a permis d'aller chercher la gagne : 6/4 2/6 7/5 1/6 8/6.

 

 






Fabio Fognini ressent une terrible douleur dans le haut de la cuisse gauche suite à un service alors que nous en sommes à 7/6 pour Montanes dans la dernière manche (sur le moment, certaines se demandent si l'Italien ne souffre pas de crampes, qu'il maquillerait en blessure devant l'arbitre pour obtenir des soins). Comme le champion de San Remo joue désormais sur une jambe, on se dit que le match est plié, que la défaite de l'Italien n'est plus qu'une question de temps. Entre sa blessure et la fin du match, il sera même sanctionné à neuf reprises pour une faute de pied, dont cinq consécutivement, du jamais vu ! Mais Montanes, qui voit bien que son adversaire est à la dérive, n'en profite pas. Il est déstabilisé par le handicap de son adversaire, panique, et à la surprise générale, c'est lui qui après avoir manqué cinq balles de match se fait breaker le premier dans la manche décisive : 4/6 6/4 3/6 6/3 11/9. L'italien ne feignait pas une blessure. il déclarera forfait pour son quart face à Djokovic.







 


Djokovic se montre infaillible face à Gasquet. Le joueur français est battu en trois sets, mais que lui reprocher ? Le Serbe n'a plus de point faible, admettra-t-il devant la presse : 6/4 6/4 6/2. S'il remporte son prochain match, il égalera le record de 42 victoires de McEnroe.





 

Rafa retrouve un excellent niveau pour faire courber l'échine de Robin Söderling, le seul homme à ce jour, rappelons-le, qui a vaincu le Majorquin à Roland Garros : 6/4 6/1 7/6.

  




Andy Murray alterne le bon et le nettement moins bon, mais il fait parler l'expérience pour mater l'invité surprise de ces quarts de finale, Juan Ignacio Chela : 7/6 7/5 6/2.




Gaël Monfils s'incline en trois sets face à l'artiste Roger Federer : 6/4 6/3 7/6. Roger rejoint Djokovic pour une affiche particulièrement alléchante.



 





 

Deux demi-finales de rêve où s'alignent les quatre meilleurs joueurs du circuit. Ce n'est arrivé qu'à trois reprises à Paris : en 1984, 1985 et 2006.
 
Rafael Nadal retrouve le jeu qui lui avait permis de triompher ici à cinq reprises. Face à Murray, il lui fallait au moins ça. Le n°1 mondial s'impose en trois manches : 6/4 7/5 6/4.

 










Gros enjeu dans cette deuxième demi-finale : en cas de succès sur Federer, Novak Djokovic détrônerait Nadal du premier rang à l'ATP, et cela lui permettrait aussi d'égaler le record historique d'invincibilité de McEnroe depuis un début de saison. Les choses vont hélas pour lui se passer autrement. Roger s'impose royalement devant des spectateurs médusés par l'exceptionnelle qualité du tennis produit, et il s'agit incontestablement de sa plus belle victoire à Roland Garros, même si ce n'est qu'une demi-finale. Ce fut sans doute la plus belle rencontre du tournoi depuis de nombreuses années. Le match a été passionnant, d'une intensité extrême, avec deux champions tentant de nombreuses choses, et la victoire a souri au Suisse, très aérien, qui avait sauvé deux balles de set dans la manche initiale avant de la remporter au jeu décisif : 7/6 6/3 3/6 7/6. Le lauréat 2009 a donc interrompu la formidable série de Djoko, qui s'arrête à 41 victoires. La dernière défaite du Serbe remontait au Masters disputé à Londres en novembre 2010, et c'était justement face à ce même Federer. La boucle est bouclée, bravo Monsieur Federer !



  

Quelle affiche prestigieuse pour cette finale, qui vient clore une formidable quinzaine.Nadal et Federer se rencontrent pour la quatrième fois en finale, et jusque là Nadal a toujours eu le dernier mot.



Le rouleau compresseur espagnol a écrasé la finale, même si Federer a eu sa chance, notamment dans la première manche, que le Suisse avait prise par le bon bout en breakant d'entrée et pour mener 5/2. Federer se procurera une balle de set dans le huitième jeu mais sans pouvoir la convertir. Au contraire, Nadal aligne alors sept jeux pour prendre un ascendant définitif. La pluie qui a forcé l'interruption de la rencontre à 5/4 40/40 dans la manche n°2 n'a pas sauvé Roger.

 





 



Nadal concède bien la troisième manche, mais à l'arrivée, il remporte son sixième French Open, égalant le record de Björn Borg : 7/5 7/6 5/7 6/1.