Très
beau tournoi, avec des
matchs à sensation. Pete Sampras a été
héroïque, et Yevgeny
Kafeknikov est devenu le premier Russe à
s'imposer dans une levée du Grand Chelem.
- du 27
mai au 9 juin 1996 -
tournée préparatoire
Barcelone
Monte CarloSuper 9
HambourgSuper 9
RomeSuper 9
Absents
: Becker, Santoro
Météo : très beau soleil,
sauf le premier
jour, marqué par quelques averses. Il a fait très
chaud !
Bonne
entrée en matière pour Guy Forget, qui souffre
mais qui
finit par prendre le meilleur sur le Russe Andreï
Chesnokov :
7/6 7/6 2/6 3/6 6/4.
Henri Leconte trébuche d'entrée face
à Thomas
Johansson : 6/1 6/1 6/4. Il déclare ensuite au public parisien qu'il
s'agissait là de son dernier match à
Roland-Garros. Le
trentenaire range sa raquette après cette
quinzième
participation. Séquence émotion sur le court
central.
Séquence gag aussi : vers la fin du
deuxième set, alors
que Leconte est déjà bien
mal embarqué dans
ce match,
son ami Yannick Noah (et capitaine de Coupe Davis) lui fait
servir une bière pour lui redonner du punch ! Henri
reçoit la mousse des mains d'un raasseur de balle et devine
mmédiatement que c'est un coup de Cap'tain Noah.
Match d'anthologie
réussi par
Pete Sampras face au double vainqueur du tournoi (1993 et 1994),
redescendu à la 23ème place mondiale.
Pendant deux sets, l'Américain réalise le match
parfait. Un récital !
Puis L'Espagnol se réveille et domine les
échanges pour égaliser à
deux manches partout. Sampras ressuscite dans le cinquième
set : 6/3
6/4 6/7 2/6 6/3.
Sortie ratée pour l'autre Américain
André Agassi.
Le n°3 mondial a bien mené deux manches à
une face
à son compatriote Chris Woodruff. Mais péchant
par
impatience, à trop vouloir écourter les
échanges,
il commet de nombreuses fautes directes (63 au total sur ce
match). Il est sanctionné par le tableau d'affichage : 4/6
6/4
6/7 6/3 6/2. Mal préparé physiquement et
mentalement,
Agassi rate sa sortie, sifflé par un public qui ne lui
pardonne
pas la médiocrité de son jeu.
Albert Costa est très attendu cette
année, mais il sera
refroidi par un de ses compatriotes, Francesco Clavet :
6/4 6/3
4/6 7/6.
Edberg, pour sa dernière prestation à Paris,
s'offre le
très redouté Carlos Moya, et quelle
leçon de
tennis : 6/2 6/2 6/1. L''Espagnol n'a pas vu le jour !
Encore un match
héroïque de Pete Sampras ! Contre Todd Martin, un
gros
client, le numéro1 mondial doit se
bagarrer jusqu'au bout
des cinq sets pour terrasser Todd Martin. Incontestablement Sampras n'a
jamais été aussi fort sur la terre battue de la
Porte
d'Auteuil : 3/6 6/4 7/5 4/6 6/2.
Jim
Courier n'a pas
eu à finir son match face au Slovaque Kucera. Le pauvre est
victime d'une entorse qui le condamne à l'abandon alors que
les
deux hommes faisaient jeu égal : 6/7 7/5 6/4 5/4
ab.
Après Moya, Edberg doit se mesurer à Chang, des
retrouvailles après la finale 1989 que Chang avait
remportée. Belle revanche pour le Suédois qui
fait
étalage de ce qui se fait de mieux en matière de
service-volée, et ses revers magiques laissent
l'Américain sans voix : 4/6 7/5 6/0
7/6. La
belle tournée d'adieu de Stefan Edberg continue.
Goran
Ivanisevic, ampoules au pied, ne peut pas défendre ses
chances
convenablement face à Karbacher qui se qualifie pour le tour
suivant : 6/3 6/1 6/2.
Stefan Edberg se heurte à un mur nommé Marc
Rosset. Le
Suisse est intraitable et Edberg doit s'avouer vaincu - une
dernière fois. Mais il a réussi sa sortie,
l'artiste !
Rosset s'impose 7/6 6/3 6/3. Le public du court Suzanne Lenglen lui
fait un triomphe.
Cédric
Pioline domine
facilement le Chilien Marcelo Rios : 6/4 6/1 6/2. On
découvre
un Pioline plus ouvert envers son public cette année, et
aussi très "modeste" dans la victoire.
Michael
Stich
crée une sacrée surprise en terrassant le tenant
du titre
Thomas Muster. L'Autrichien était pourtant le grand favori
de
cette édition 1996. Muster semblait aussi impitoyable que
l'an
passé à pareille époque,
après ses titres
conservés à Mexico, Estoril, Barcelone,
Monte-Carlo et
Rome. C'est donc sa deuxième défaite sur terre
battue
cette année, après celle subie face à
Carlos Moya
en demi-finales du tournoi de Munich. Muster domine les débats pendant près
d'un set. Puis
soudain, l'Autrichien se contracte, retient ses coups, alors que Stich
déploie un tennis offensif qui fait mouche. Cette
année,
le soleil de plomb a rendu les balles plus rapides, ce qui a
favorisé le tennis d'attaque joué par Stich.
L'Allemand
bat l'Autrichien : 6/4 6/1 7/6.
Superbe
affiche pour ces quarts de finale entre les deux Américains
Jim
Courier et Pete Sampras. Courier enlève les deux
premières manches. Au courage, sur une surface qui n'est pas
la
sienne, Sampras va refaire son retard. Il a dû avant cela
effacer
deux balles de break dans la quatrième manche alors que Jim
menait 4-3. Sur la première, le n°1 mondial
décoche
un ace, et sur la seconde, le sort s'en mêle : Pete casse une
corde en servant sa première balle faute.Il change de
raquette
et revient pour proposer sa deuxième balle de service;
celle-ci
atterrit à l'angle des lignes, là
où le faux
rebond lui donne l'ace !
Dans la dernière manche, Courier est
agacé, conteste les
décisions de l'arbitre, et quand Sampras parvient
à lui
prendre son service, l'ancien vainqueur du tournoi (1991, 1992) jette
sa légendaire casquette à terre, avant de la
shooter avec
sa raquette dans les tribunes d'un geste rageur. Sampras, entre les
points, paraît abattu, mais dans le jeu, il retrouve ses
jambes.
Ce qui a pour effet d'énerver encore un peu plus le rouquin.
"Il
me fait toujours le coup. On dirait qu'il est dans la tombe et il me
sort un ace". Quelques secondes plus tard l'ace lui tombe
dessus.
C'était une balle de match. Sampras atteint le dernier
carré à Roland pour la première fois
de sa
carrière.
Dommage que quelques minutes après le match, le
journaliste
Nelson Monfort, ait commis la "boulette" d'évoquer
Tim
Gullikson quand il a tendu le micro à Pete Sampras, encore
endeuillé par la disparition récente de son
mentor. Cette
allusion arrachera quelques larmes au champion. Nelson nous avait
habitués à mieux.
Courier,
agacé pendant la fin du match, "expédie" sa
poignée
de main, mais se reprend aussitôt pour aller amicalement
féliciter
son vainqueur.
Pete dédie sa victoire
à son entraîneur
et ami Tim Gullickson,
disparu quelques jours auparavant.
Kafelnikov est opposé au Néerlandais
Richard Krajicek. Le
Russe est conquérant, même si Krajicek parvient
à
lui prendre un set. Les retours de Kafelnikov sont impressionnants : 6/3 6/4 6/7 6/2.
Rosset commence mal face à Karbacher. Il se retrouve
mené
deux manches à rien. Mais le champion olympique se ressasit
à temps pour une première qualification en
demi-finale
d'un tournoi du Grand Chelem : 4/6 4/6 6/3 7/5 6/0.
Enfin, le dernier rescapé du camp tricolore
Cédric
Pioline doit en découdre avec l'Allemand Michael Stich.
Celui-ci
fait parler l'expérience : 6/4 4/6 6/3 6/2.
Pete
Sampras se heurte à un mur, car Kafelnikov est
vraiment
très fort cette année. Le triple vainqueur de
Wimbledon
(1993, 1994, 1995) doit s'incliner : 7/6 6/0 6/2. Sa défaite a
été accélérée
par une
élongation abdominale ainsi qu'un mal de dos,
gênes qu'il
a refusé d'évoquer pour expliquer son
élimination.
Chapeau le champion, et beau parcours cette année
à
Roland.
Formidable Michael Stich qui allie
élégance et efficacité pour crucifier
Marc Rosset : 6/3 6/4 6/2.
Kafelnikov
est favori face à Michael Stich. Mais la joute
est équilibrée. Les deux hommes servent
très
bien, et le premier set se termine au tie-break, qui tombe dans
l'escarcelle du Russe. Le second set est plus à l'avantage
de
Stich, qui s'empare deux fois de la mise en jeu de "Kafel". Mais
celui-ci réagit in extremis pour revenir de 5/2 et remporte
la
manche 7/5. A nouveau dans la troisième manche, Stich fait
le
break. Mais Kafelnikov débreake à 4/2.
Là encore
nouveau tie-break : le Russe y fait cavalier seul pour remporter le
match et le tournoi : 7/6 7/5 7/6.