Bill TILDEN

Etats-Unis - droitier

Né le 10 février 1893 à Philadelphie. Décédé le 5 juin 1953.



"Big Bill" a dominé son sport pendant la première moitié des années 1920. Sa forte personnalité lui a permis à lui seul de changer l'image du champion de tennis, vu désormais comme un garçon costaud et viril. Tilden a été longtemps considéré comme le meilleur joueur de tous les temps, jusqu'à ce que Pancho Gonzales dans les années 1950 lui ravisse ce titre officieux.


Palmarès :
130 titres sur toute sa carrière :
- 115 titres amateurs dont
7 US Championships et 3 Wimbledon
- 15 titres chez les professionnels

7 victoires en coupe Davis

Son meilleur classement :
Les experts le considéraient comme un incontestable n°1 mondial en 1920, 1921, 1923, 1924, 1925 et 1931, alors qu'encore aucun classement officiel n'existait.



Chronologie de ses titres en Grand Chelem :
  1. Wimbledon 1920 
  2. US Championships 1920
  3. Wimbledon 1921
  4. US Championships 1921
  5. US Championships 1922
  6. US Championships 1923
  7. US Championships 1924
  8. US Championships 1925
  9. US Championships 1929
  10. Wimbledon 1930

Personnalité et popularité :

Ses penchants homosexuels à une époque peu encline à tolérer ce genre de moeurs, lui ont valu quelques déboires avec la justice, notamment quand il fut accusé de racoler des adolescents. Il connut l'incarcération pour cette raison à deux reprises : sept mois et demi de prison en 1947 et dix mois en 1949.

Sur le court, ses adversaires lui ont reproché certaines choses : Bill pour faire durer le spectacle, se créait un handicap de départ en perdant intentionnellement les premières manches d'un match pour ensuite tenter de remonter au score. Son fair play est cependant évident. il lui est souvent arrivé de rendre volontiers un point à son adversaire s'il estimait que le juge s'était trompé.


Style de jeu :

Ses services de "canon balls" ont fait fureur sur le circuit mais il n'en usait qu'en cas de réel danger, sur des balles de break notamment. Son jeu se basait essentiellement sur le fond de court. Il montait rarement à la volée.


Carrière :

William Tilden commence tardivement sa domination sur le circuit. Il ne remporte son premier Grand Chelem qu'à l'âge assez tardif de 27 ans. Avant cela, son jeu était handicapé par un revers perfectible. Conscient de cette faille, Bill travaille cet aspect de son tennis et cela va tout changer.

Bill remporte donc en 1920 ses deux premiers titres majeurs: Wimbledon et l'US Championships. Il conserve ces deux titres en 1921. La finale à Philadelphie du championnat américain a été marquée par une balle de match qui aurait pu donner la victoire à Bill Johnston : Tilden croit sa balle faute et alors que l'échange continue, il s'approche du filet pour saluer son vainqueur. Johnston, apercevant son adversaire s'avouant ainsi défait, frappe la balle hors des limites du court. Mais l'arbitre jugera la balle de Tilden dans les limites et donnera le point à Bill. Avec le règlement en vigueur de nos jours, l'arbitre aurait pu estimer que Tilden par son comportement avait gêné son adversaire et aurait pu donner le point - et le match - à Johnston.

Tilden remportera ainsi six fois de suite les Internationaux des Etats-Unis entre 1920 et 1925, un record encore inégalé. Bien qu'il ne disputa pas les autres levées du Grand Chelem en 1925, une autre performance inégalée vaut son pesant d'or : il réussit une saison quasi-parfaite, avec une seule défaite pour 78 victoires ! Et la défaite qu'il subit en juin 1925 face à son compatriote Vincent Richards mit un terme à une incroyable série - entamée en 1924 - de 98 matchs sans défaite, ce qui constitue évidemment un autre de ses fabuleux records.

Bill remporte en 1926 sa septième coupe Davis en autant d'éditions ! C'est encore aujourd'hui le record de tous les temps. Mais l'ascension des Mousquetaires va stopper assez brutalement le règne de Tilden. Il trouvera notamment en Henri Cochet sa bête noire. C'est Lacoste qui remportera les Internationaux de Forest Hills, alors que le sextuple tenant du titre sera éliminé en demi-finale par Cochet.
   
En 1927, Tilden atteint pour la première fois la finale des
Internationaux de France. Mais Lacoste le bat de justesse 11/9 dans la dernière manche. A Wimbledon, Cochet renverse la vapeur en demi-finale après que Tilden ait empoché les deux premiers sets. C'est définitivement la fin de sa suprématie avec la perte du Saladier d'argent au bénéfice de la France, nouvelle puissance dominante du tennis.

Big Bill semble renaître quand il réalise un dernier sursaut dans sa trajectoire sportive, d'abord en 1929 en remportant une septième fois l'US Championships, puis en raflant Wimbledon en 1930 pour la troisième fois, dix ans après son premier sacre au All England Club. Il est une nouvelle fois défait par Cochet en finale de la coupe Davis, que les Etats-Unis doivent laisser à la France pour la quatrième fois consécutive. Tilden repartira résigné de Roland Garros, théâtre du challenge round : "Jamais plus je ne pourrai battre Cochet'".

En manque d'argent après plusieurs années où il n'est plus le meilleur de la planète, et où les contrats avec les sponsors se font moins juteux, Bill décide de vivre de son sport. Il avait déjà failli franchir le pas en 1926. Il dira plus tard avoir "gaspillé cinq années, ayant été influencé par le canular de l'amateurisme".

Passé professionnel fin 1930, après son troisième succès à Wimbledon et une quatrième défaite consécutive dans le challenge round face à la France des Mousquetaires, Tilden se mesure à d'anciennes connaissances tells que le Français Cochet ou les Américains Vines et Richard, eux aussi passés pro. Le palmarès de Bill sera encore étoffé d'une quinzaine de titres en dix ans, mais sans rapport avec l'hégémonie qu'il avait exercée dans le tennis amateur.

Champion sur le tard, Bill Tilden a aussi été un vétéran capable de rivaliser avec les meilleurs ! Il a notamment, à 48 ans, tenu la dragée haute à Don Budge alors que celui-ci était à son meilleur niveau.

Bill Tilden, retraité prodigue, termina sa vie pauvre et sans le sou, après avoir consacré beaucoup de sa fortune dans le septème art, sans beaucoup de réussite. Il disparut à l'âge de 60 ans, terrassé par une crise cardiaque.