John McENROE

Etats-Unis - gaucher

Né le 16 février 1959 à Wiesbaden (Allemagne).



Le génie par excellence, diront certains. Ce pur gaucher a dominé une période qui va de 1979 à 1984. Il a été le grand rival de Borg sur la fin de carrière du Suédois. Bien sûr, son palmarès est moins étoffé que celui de son compatriote Pete Sampras, mais il est le premier joueur à avoir remporté trois fois de suite l'US Open. Perdre la seule finale qu'il ait jouée à Roland Garros sera le gros point noir d'une carrière par ailleurs exceptionnelle.


Palmarès :
77 titres dont 3 Wimbledon et 4 US Open
5 fois vainqueur de la coupe Davis


Son meilleur classement :
n°1 mondial le 3 mars 1980
n°1 mondial en double le 3 janvier 1983


Chronologie de ses titres en Grand Chelem :
  1. US Open 1979
  2. US Open 1980
  3. Wimbledon 1981
  4. US Open 1981
  5. Wimbledon 1983
  6. Wimbledon 1984 
  7. US Open 1984

Personnalité et popularité :

Sans doute une des plus fortes personnalités que le monde du tennis ait connues. D'un tempérament bouillant, McEnroe a marqué l'histoire de son sport non seulement par son génie et son palmarès, mais aussi par ses innombrables colères sur le court, parfois par sa mauvaise foi contre les arbitres ! Il lui arrivait également de se défouler sur les équipes de télévision, comme lorsqu"il s'en prit violemment au micro d'un preneur de son. Ce mauvaus caractère lui valut régulièrement les foudres des instances. Il fut le premier joueur à être disqulifié durant un match en Grand Chelem


Style de jeu :

Big Mac était un attaquant dans le style le plus abouti du service-volée. Il servait peu d'aces, mais son service très caractéristique, effectué dos au filet, lui donnait une impulsion pour le porter "naturellement"  et très rapidement vers l'avant pour conclure à la volée.

Le toucher de balle de McEnroe et sa vista font partie d'un arsenal très étoffé. Mais l'évolution du jeu dans la deuxième moitié des années 190 sous l'impulsion de son rival Lendl ont modifié la donne : dans l'échange, la puissance a peu à peu pris le pas sur la finesse; et le jeu génial de McEnroe n'a pas pu s'adapter à la généralisation des cogneurs au plus haut niveau.


Carrière (1974-1992)

En 1977, McEnroe a remporté le tournoi de Roland Garros chez les juniors. A Wimbledon la même année, il se distingue en atteignant les demi-finales, ce qu'il est le premier à réussir en ayant dû passer auparavant par les qualifications. Il sera battu par Connors.

Le gaucher s'impose très vite comme le grand rival de Jimmy Connors dans le coeur des Américains, puis de Björn Borg au sommet de la hiérarchie
mondiale. L'US Open devient son fief, puisqu'il s'y impose trois ans de suite entre 1979 et 1981.

En 1980, la finale qu'il livre à Wimbledon face au maître incontesté des lieux Björn Borg est considérée comme la plus belle de l'histoire de ce tournoi. Le tie-break du quatrième set remporté 18 points à 16 par l'outsider fait partie de la légende du sport. McEnroe a sauvé la bagarelle de sept balles de match avant de parvenir à égaliser à deux manches partout. Borg accroché comme jamais dans cette enceinte du All England Club a finalement remporté un cinquième titre consécutif au terme d'un suspense ébouriffant.

1981 marquera le déclin de Borg et la montée en puissance de McEnroe, qui terrasse le n°1 mondial à Wimbledon, puis le bat de nouveau en finale de l'US Open. C'est McEnroe désormais qui règne sur le tennis.

Mais la semi-retraite de Borg, qui ne dispute plus les tournois majeurs à partir de 1982, va démotiver McEnroe,comme si le nouveau n°1 mondial avait besoin de son rival pour s'exprimer pleinement. Il admettra plus tard que jamais il ne comprit l'attitude du Suédois de jeter l'éponge à seulement 25 ans. Il se laissera dépasser par Connors au point que celui-ci redeviendra n°1 mondial en 1982-83. Lendl attend encore son heure de gloire, mais McEnroe ne semble pas en mesure de profiter de l'absence de Borg pour devenir le nouveau patron du tennis. Les choses changent quand il remporte Wimbledon en 1983 en battant notamment Lendl alors que Connors chute très tôt dans le tournoi.

La meilleure année de John McEnroe est incontestablement 1984. Il est arrivé à Roland-Garros invaincu ! Il a enchaîné les trophées : Masters de New York, Philadelphie, Madrid, Bruxelles, Richmond et Dallas. A Dallas, il exécute Connors en finale 6/1 6/2 6/3. Il dira de ce match qu'il fut probablement le meilleur de sa vie.

En 1984, Big Mac réalise ce qui reste à ce jour la plus longue série d'invincibilité depuis un début d'année : 42 victoires de rang. Cette série prend fn à un bien mauvais moment pour Big Mac : la finale de Roland Garros qu'il se voyait déjà remporter après avoir dominé Lendl outrageusement pendant deux sets. Mais le Tchécoslovaque va renverser la vapeur et triompher. Cette défaite sera certainement la pire que McEnroe ait eu à essuyer, et l'Américain n'aura plus d'autre occasion de s'imposer à Paris. Au lendemain de cette énorme déception, il retrouvera cependant vite le chemin du succès avec une troisième couronne à Wimbledon et une revanche sur Lendl en finale de l'US Open. Au total, la saison 1984 lui donne un rapport phénoménal et presque surréaliste de 82 victoires pour seulement trois défaites.

Pourtant la montée en puissance des jeunes loups américains Agassi, Sampras et Courier, qui chacun dans son style privilégient la puissance pour gagner les points, a raison du génie de Big Mac, à qui va s'imposer l'idée qu'il n'a plus désormais sa place dans l'élite. McEnroe joue sa dernière finale en Grand Chelem à New York en 1985 dans ce qui ressemble à une passation de pouvoir avec Lendl.

En 1986, John met le tennis entre parenthèses pour se consacrer à son mariage avec Tatum O'Neal et à son nouveau rôle de père. Il ne dispute aucun tournoi entre janvier et août. Quand il revient sur les courts, il peine à retrouver son niveau d'antan.

En septembre 1987, en conclusion d'une saison déjà bien décevante - aucun trophée, une première depuis 1977 - il écope d'une suspension de deux mois pour insultes et mauvaise conduite.

En 1988, McEnroe se fait oublier avant de disputer son premier tournoi en avril.

En 1990, alors qu'il ne joue plus les premiers rôles, l'ancien n°1 mondial est exclu de l'Open d'Australie lors de son huitième de finale contre Mikael Pernfors. Cette disqualification fait suite à une succession de mauvais comportements : il nargue un juge de ligne, puis brise une raquette. La sanction implacable tombe quand il insulte l'arbitre central.

En 1992, il remporte à Wmbledon le double messieurs aux côtés de l'Allemand Michael Stich, ce qui en fait l'homme au palmarès le plus riche dans cette discipline avec 9 titres du Grand Chelem et 79 au total. Il remportera à Bercy un 80ème trophée avec son frère cadet Patrick. Son record sera battu en 2004 par Todd Woodbridge qui le portera à 83. Notons que McEnroe décrochera à San Jose un ultime titre en double messieurs associé à Jonas Björkman en 2006. Le Suédois avec ses 34 printemps paraissait bien jeune à côté de l'Américain qui venait de fêter ses 47 ans ! Toutes compétitions confondues, McEnroe est le recordman de titres dans l'ère open avec 186 récompenses, sans compter ses cinq victoires en coupe Davis et ses deux "World Team Cups". Il est à ce jour le seul joueur avec Edberg à avoir occupé le fauteuil de n°1 mondial en simple et en double, et il est le seul à l'avoir été simultanément dans les deux classements, en 1984.


Reconversion


Reconversion ? Pas de reconversion qui tienne ! Inlassablement assoiffé de victoires, Big Mac continue de se battre sur les courts, et il continue de pousser de grosses colères contres les juges de ligne ! Son palmarès chez les seniors ressemble de plus en plus à ce qu'il a réussi chez les professionnels ! Il a remporté le Trophée des Légendes à Roland Garros (!!!) à huit reprises, dont six fois consécutivement entre 2005 et 2010.

Parallèlement, McEnroe a pris en main pendant deux saisons en 1999 et 2000 les destinées de l'équipe américaine de coupe Davis pour l'aider à briller dans cette compétition que lui-même a toujours honoré tout au long de sa carrière. Mais son coaching n'a pas été payant, et il a laissé le flambeau à son frère Patrick.

En juin 2016, juste avant Wimbledon, il intègre le staff du Canadien Milos Raonic.

Ses hobbies sont nombreux : musique rock, art contemporain, art dramatique. Il a tourné des épisodes dans de fameuses séries TV américaines où il jouait son propre rôle. Il avait monté un groupe de rock avec sa compagne la chanteuse Patty Smyth, sans grand succès toutefois. Enfin, il gère depuis plusieurs années une galerie d'art contemporain qu'il a ouverte à Manhattan.


Son entraîneur :
Tony Palafox


Ses 77 titres :


2002
Hartford 1978 S. Francisco 1978 Stockholm 1978 Wembley 1978 Masters 1978

Nouvelle Orléans 1979 Milan 1979 San Jose 1979 Dallas 1979 Queen's 1979

S. Orange 1979 US Open 1979 S. Francisco 1979 Stockholm 1979 Wembley 1979

Richmond 1980 Memphis 1980 Milan 1980 Queen's 1980 US Open 1980

Brisbane 1980  Sydney 1980 Wembley 1980 WCT Challenge Cup 1980 Pepsi Grand Slam 1981

Milan 1981 Francfort 1981 Los Angeles 1981 Dallas 1981 Queen's 1981

Wimbledon 1981 Cincinnati 1981 US Open 1981 Sydney 1981 Philadelphie 1982

S. Francisco 1982 Sydney 1982 Tokyo 1982 Wembley 1982 Philadelphie 1983

2007
Dallas 1983 Forest Hills 1983 Wimbledon 1983 Sydney 1983 Wembley 1983

Masters 1983 Philadelphie 1984 Richmond 1984 Madrid 1984 Bruxelles 1984
Dallas 1984 Forest Hills 1984 Queen's 1984 Wimbledon 1984 Toronto 1984

US Open 1984 S. Francisco 1984 Stockholm 1984 Masters 1984 Philadelphie 1985

Houston 1985 Milan 1985 Chicago 1985 Atlanta 1985 Stratton Mountain 1985

Montréal 1985 Stockholm 1985 Los Angeles 1986 S. Francisco 1986 Scottsdale 1986

Tokyo 1988 Détroit 1988 Lyon 1989 Dallas 1989 Indianapolis 1989

Bâle 1990 Chicago 1991


Sa compagne

Tatum O'Neal, qu'il a épousée en 1986 et qui lui a donné trois enfants : Kevin (1986), Sean et Emily.
Patty Smyth, qu'il épouse en secondes noces en 1997. La musicienne est la mère de ses deux filles Anna et Eva.