Rod LAVER

Australie - gaucher

Né le 9 août 1938 à Rockhampton (Queensland).



Sans doute l'un des meilleurs joueurs de tous les temps, sinon le meilleur. Du moins il reste le seul capable de tenir la comparaison avec Roger Federer. Il savait tout faire raquette en main. Il a réalisé deux fois le mythique Grand Chelem, consistant à remporter les quatre levées la même année, dont le seul de l'ère open à ce jour.


Palmarès :
175 titres sur toute sa carrière (très loin devant tout le monde donc, et notamment Connors, 109) :
- 54 titres amateurs dont
2 Australian, 2 Wimbledon, 1 US Championships et 1 Roland Garros.
- 69 titres chez les professionnels avant l'ère open
- 52 titres sous l'ère open, dont 2 Wimbledon, 1 US Open, 1 Roland Garros et 1 Open d'Australie
5 fois vainqueur de la coupe Davis


Son meilleur classement :
n°3 le 9 août 1974
Mais les experts le considéraient comme un incontestable n°1 mondial entre 1965 et 1969, alors qu'encore aucun classement officiel n'existait.



Chronologie de ses titres en Grand Chelem :
  1. Australie 1960
  2.  Wimbledon 1961
  3.  Australie 1962
  4.  Roland Garros 1962
  5.  Wimbledon 1962
  6. US Championships 1962
  7. Wimbledon 1968
  8. Australie 1969
  9. Roland Garros 1969
  10. Wimbledon 1969
  11. US Open 1969


Style de jeu :



Le gaucher au teint roux savait tout faire et son jeu très complet lui a permis de se débrouiller avec brio sur toutes surfaces. Mais sa filière favorite reste le service-volée, qu'il développa en joignant l'efficacité à l'élégance. Il savait mettre beaucoup d'effet dans sa balle de service, imité en cela quelques décennies plus tard par celui à qui il est souvent comparé, Roger Federer. Ses lobs devinrent avec lui un vrai coup d'attaque. Son revers était remarquable de puissance, lui permettant souvent de terminer le point. La qualité de son placement sur le court le rendait très difficile à déborder, et même quand il prenait le filet d'assaut, il était difficile à lober, non pas qu'il était trop grand (1 mètre 73), mais l'Australien avait l'agilité d'un félin pour retourner sur sa ligne arrière et renverser le cours de l'échange par un contre gagnant.

Sur le plan tactique, on n'a sans doute jamais fait mieux que Laver ! Le rouquin pouvait tel un caméléon s'adapter au jeu de l'adversaire, c'està-dire changer de filière de jeu si celle sur laquelle les débats s'étaient installés ne dérangeait pas assez son adversaire !


Carrière (1954-1979) :

Né en 1938, l'année du Grand Chelem de Donald Budge, Rodney George Laver semblait prédestiné à marcher sur les traces de son illustre aîné. Dès 1956, il remporte les Internationaux des Etats-Unis chez les juniors.

En 1959, après avoir joué et perdu sa première finale en Grand Chelem sur le gazon de Wimbledon, il remporte le Saladier d'argent  Avec lui, les Australiens conserveront la coupe Davis jusqu'en 1962, dernière année avant que Laver ne passe professionnel et ne se prive ainsi d'un palmarès qui aurait certainement été plus riche encore dans cette compétition.


En 1960, il remporte son premier tournoi majeur, chez lui en Australie. La finale à Brisbane est mémorable. Le gaucher remonte deux sets à son compatriote Neale Fraser : 5/7 3/6 6/3 8/6 8/6. Mais Neale prend une éclatante revanche lors de la finale de Wimbledon, qui échappe donc à Rod Laver pour la deuxième fois de suite.

En 1960, Laver remporte son premier titre du Grand Chelem, chez lui en Australie, face à Neale Freaser dans une finale où il revint de deux manches à zéro et écarta une balle de match dans le quatrième set.

C'est en 1961 qu'il remporte la première de ses quatre couronnes à Wimbledon. Cette année il réussit la prouesse peu banale de remporter deux tournois distincts dans la même semaine et dans la même ville, à Deauville en Normandie ! Il remporte avec l'Australie sa première coupe Davis.

En 1962, Rod remporte donc les quatre levées du Grand Chelem, ce que seul Don Budge, en 1938, avait réussi par le passé. Il battra son compatriote Roy Emerson dans trois des quatre finales. Il remporta en tout 17 tournois dans cette seule saison, dont le triplé sur terre battue Paris-Rome-Hambourg, ce que seul Lew Hoad avait réussi avant lui. Estimant sans doute qu'il n'avait plus rien à prouver, il abandonna son statut d'amateur, ce qui lui ferma les portes des tournois majeurs et de la coupe Davis.

Chez les professionnels, après une nécessaire période de rodage, qui lui fit prendre conscience, au travers de nombreuses défaites contre Ken Rosewall et Lew Hoad notammen
t, de la différence de niveau avec le tennis amateur, Laver trouve très vite un niveau de jeu qui le fait rivaliser avec les ténors. Il termine la saison 1963 à la deuxième place mondiale des professionnels derrière Rosewall.

En 1964, Laver passe encore à la vitesse supérieure, dominant souvent désormais Rosewall, notamment dans ce qui reste un de leurs plus beaux duels sur leur carrière, leur finale au Wembley Pro, où Rod inversa la vapeur après avoir été mené au score 5/3 dans la manche décisive, remportée finalement 8 jeux à 6.
Il remporte également cette année-là la première de ces cinq couronnes à l'US Pro, tournoi traditionnellement disputé à Boston. 

Il réalise un "Grand Chelem pro" en 1967 : US Pro, Wimbledon Pro, French Pro (à Coubertin) et Wembley Pro.

En 1968 s'ouvre l'ère open. Rod Laver, considéré par beaucoup comme le meilleur joueur du moment, peut de nouveau tenter sa chance sur l'herbe de Wimbledon. Il avait auparavant cédé en finale de Roland Garros contre son compatriote Ken Rosewall, lui aussi reven
u dans la cour des grands. A Wimbledon, Laver s'impose en dominant Arthur Ashe puis en finale Tony Roche : 6/3 6/4 6/2.

En 1969, Rod Laver réussit de nouveau le Grand Chelem. Ce deuxième Graal est plus impressionnant encore que le premier, puisque sur le papier on a la certitude que les meilleurs joueurs du monde ont pu s'aligner dans les tounois majeurs. A l'exception de Steffi Graf chez les filles, personne n'a encore réussi à renouveler l'exploit. Il récoltera 17 titres dans cette saison en tous points exceptionnelle : un record de l'ère open qui tient toujours, seul Guillermo Vilas ayant fait aussi bien en 1977.

A Wimbledon, Laver terminera en 1970 son incroyable série de 31 matchs sans défaite (un record à l'époque, battu ensuite par Borg et Federer), en s'inclinant face au joueur local Roger Taylor en huitièmes de finale. Cette série fut  un temps suspendue en raison de l'interdiction jusqu'en 1968 des professionnels dans les tournois du Grand Chelem.

Mais sa domination va subir un brutal coup d'arrêt dès l'entrée dans la décennie 1970, ce qui s'explique en grande partie par son absence dans les tournois majeurs, où Laver n'apparaît qu'épisodiquement, lié qu'il est par des contrats avec la WCT et la NTL. Bien que jouant à un niveau encore supérieur à ses rivaux au moins jusqu'en 1972, il ne disputera plus aucune finale de Grand Chelem. Ses deux défaites les plus amèr
es sont celles que lui inflige Rosewall à Dallas en 1971 et 1972 dans les grandes finales de la WCT. Blessé au genou ainsi qu'au dos, le champion australien perd de sa superbe à partir de 1972. Mais quand la coupe Davis s'ouvre enfin aux professionnels sous contrat en 1973, Rod du haut de ses 35 printemps fait partie des héros qui reprennent le Saladier aux Américains, un trophée qu'il remporte donc pour la cinquième fois, onze ans après ses dernières joutes dans cette épreuve, dans laquelle il n'a plus connu la défaite avec son pays depuis 1958, n'ayant pas pu y participer entre 1963 et 1972.

Agé de 36 ans fin 1974, Rod Laver est le plus vieux joueur de l'ère open à terminer une saison dans le top 5 mondial.

Rod dispute sa dernière saison sur le circuit en 1979. Il a laissé une trace indélébile dans l'histoire de son sport. De son vivant, à partir de 2000, son nom sert à désigner l'enceinte du stade accueillant le myhique Open d'Australie : la Rod Laver Arena.


Son entraîneur :
Charlie Hollis
Harry Hopman



Ses 52 titres dans l'ère open :


Wimbledon 1968 Los Angeles 1968 Australie 1969 Philadelphie 1969 Los Angeles 1969

Johannesbourg 1969 Roland-Garros 1969 Wimbledon 1969 Boston 1969 Fort Worth 1969

US Open 1969 Wembley 1969 Philadelphie 1970 Sydney 1970 Johannesbourg 1970

Saint-Louis 1970 Queen's 1970 New York 1970
(finale)
Louisville 1970 Toronto 1970

Fort Worth 1970 South Orange 1970 Los Angeles 1970 Vancouver 1970 Wembley 1970

Londres 1971 New York 1971
(finale)
Rome 1971 Fort Worth 1971 Berkeley 1971
Bologne 1971 Richmond 1972 Philadelphie 1972 Toronto 1972 Houston 1972

Denver 1972 Miami 1973 Richmond 1973 Toronto 1973 Hong Kong 1973

Sydney 1973 Philadelphie 1974 Palm Desert 1974 Tokyo 1974 Houston 1974
Las Vegas 1974 Bretton Woods 1974 San Juan 1975 La Costa 1975 Sao Paulo 1975


Caracas 1975 Orlando 1975


Sa compagne :

Mary Bensen, une Américaine qu'il épousa en 1966, décédée en novembre 2012.
Leur fils Rick est né en septembre 1969.