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Coupe Davis
COUPE DAVIS 1996
L'équipe de France remporte le Saladier d'Argent pour la huitième fois de son histoire, en s'imposant en Suède au terme d'un suspense ébouriffant.
huitièmes (9 au 11 février 1996)
Guy Forget apporte sa contribution en simple pour permettre
à la France de passer l'obstacle danois à
Besançon. Excepté contre l'Allemagne, on ne le reverra
plus par la suite que pour les matchs de double, associé comme
ici à Guillaume Raoux (qui jouera le dernier simple sans enjeu).
Pioline en simple assurera les autres points pour la France.
Italie bat Russie 3-2
Afrique du Sud bat Autriche 3-2
Allemagne bat Suisse 5-0
France bat Danemark 5-0
Inde bat Pays-Bas 3-2
Suède bat Belgique 4-1
République Tchèque bat Hongrie 5-0
Etats-Unis battent Mexique 5-0
quarts (5 au 7 avril 1996)
Italie bat Russie 3-2
Afrique du Sud bat Autriche 3-2
Allemagne bat Suisse 5-0
France bat Danemark 5-0
Inde bat Pays-Bas 3-2
Suède bat Belgique 4-1
République Tchèque bat Hongrie 5-0
Etats-Unis battent Mexique 5-0
quarts (5 au 7 avril 1996)
A Limoges, la France profite du forfait de Stich et de la convalescence d'un Becker revenant de grippe pour se hisser facilement en demi-finales. Becker ne s'alignera qu'en double aux côtés de Goellner. Ce sont Prinosil et Dreekmann qui tenteront de renverser l'équipe de France dans les matchs de simple, contre Boetsch et Pioline.
Notons que France Télévisions n'avait pas assuré la retransmission du match de Boetsch contre Hendrik Dreekmann qui allait apporter le deuxième point à la France, un loupé télévisuel que le capitaine Noah n'a pas manqué de dénoncer quand on lui tendit le micro une fois la qualification en poche avec la paire Boetsch-Forget.
A Prague, privés de leurs meilleurs joueurs - Sampras, Agassi, Chang et Courier - les Etats-Unis auraient eu du mal à se sortir du piège tchèque. C'est Todd Martin qui est apparu comme le leader d'une équipe abandonnée par ses fers de lance, et il fut irréprochable. Mais face à Petr Korda et Daniel Vacek, cela n'a pas suffi.
Italie bat Afrique du Sud 4-1
France bat Allemagne 5-0
Suède bat Inde 5-0
République Tchèque bat Etats-Unis 3-2
demis (20 au 22 septembre 1996)
Nantes accueille la rencontre entre la France et l'Italie. Sur un Greenset trop lent parce que trop neuf, les hommes de Yannick Noah se font surprendre. De plus, les balles choisies sont très lentes, et du coup, alors que l'équipe de France croyait jouer sur court rapide, elle s'est retrouvée à évoluer sur une surface assimilable, par la hauteur des rebonds, à de la terre battue. C'est pourquoi "Captain Noah" a préféré mettre Forget, initialement prévu, sur la touche. Arnaud Boetsch, plus à l'aise sur surface lente, défendra les couleurs de la France.
Et Pioline ? Entame difficile pour le numéro 1 français, qui est privé de ressort au service, incapable de lâcher son revers. Andrea Gaudenzi en profite et apporte le premier point aux visiteurs.
C'est alors au tour d'Arnaud Boetsch. Lui aussi commence mal sa partie, mais il se ressaisit pour dominer de façon très nette la deuxième manche, que pourtant il ne pourra pas conclure en sa faveur, malgré quatre balles de set. Le camp italien jubile, Furlan est euphorique, et quand Boetsch se montre incapable de remporter le tie-break du quatrième set dans lequel il s'était détaché 5 points à 1, Adriano Panatta ne peut cacher ni sa joie, ni sa foi profonde en la victoire finale. Les choses sont donc mal engagées pour les hommes de Yannick Noah au soir du vendredi, les hommes de Panatta ayant remporté leur simple.
Guy Forget et Guillaume Raoux sont associés pour donner une leçon au tandem Gaudenzi-Nargiso. La victoire est sans bavure, et la différence de niveau est telle entre les deux paires que tout le clan italien se met à douter.
Cédric Pioline arrive sur le court dans de toutes autres dispositions que l'avant-veille. Il domine Renzo Furlan en quatre sets, et permet au clan tricolore d'y croire encore.
Arnaud Boetsch remporte le point décisif contre Andrea Gaudenzi au bout de la cinquième balle de match. Les Français, qui avaient pris le pire des départs, ont su trouver le courage de redresser la barre et remettre de l'ordre dans leur jeu.
France bat Italie 3-2
Suède bat République Tchèque 4-1
finale (29 novembre au 1er décembre 1996)
La Suède accueille la France dans son antre de Malmoë. Une ambiance explosive pour une finale inoubliable, faite de suspense et de rebondissements, comme jamais une finale de Coupe Davis n'en avait vécus !
Le premier jour, Edberg affronte Pioline. Mais il se blesse dans une chute pendant un point : 6/3 6/4 6/3. Le n°14 mondial n'a pas pu défendre réellement ses chances. Son forfait pour la suite de la rencontre fait en théorie les affaires des joueurs français. Pour Edberg, c'était le tout dernier match de sa carrière
Puis Boetsch subit la loi de Thomas Enqvist : 6/4 6/3 7/6. Voilà les deux nations à égalité avant le double du samedi.
Le public suédois, plutôt froid, ce sont les supporters français, venus en grand nombre, qui ont réchauffé la salle. On y
reconnaîtra Mansour Bahrami, Henri Leconte, Patrick Poivre d'Arvor et la famille Noah, donc Joakim, 11 ans, et Madame
Marie-Claire Noah.
La paire française Forget-Raoux va faire des étincelles : 6/3 1/6 6/3 6/3. La France vire en tête avant les deux derniers simples, sans Edberg, remplacé au pied levé par Nicklas Kulti. Le rôle du capitaine Noah aura été encore déterminant, à l'image de ce que Guy Forget avait déjà vécu à Lyon lors de la finale 1991, dernière victoire française.
A l'orée de ce dimanche 1er décembre, la France menant 2-1, bénéficiant sur le papier d'un avantage consécutif au forfait du n°1 suédois, on se dit que la victoire tend maintenant les bras à l'équipe de France, qui n'a plus qu'à se servir. Il n'en sera rien ...
Le match opposant Pioline à Enqvist commence on ne peut mieux pour le Français, qui se détache 2 manches à rien. Puis Enqvist reprend les choses en main et égalise à deux sets partout. Le moral de Pioline s'en trouve affecté, mais cela ne l'empâchera pas de breaker le premier dans la manche ultime. Pioline mène 5/2 puis sert pour le match à 5/3. Mais là encore, Enqvist va réagir et débreaker pour finalement remporter le match : 3/6 6/7 6/4 6/4 9/7.
Bon, cette défaite de Pioline est dure à encaisser, compte tenu de la physionomie du match, dans lequel Pioline avait été très bon , mais où la réussite avait choisi son camp; mais pas de quoi déprimer. Après tout, Arnaud Boetsch est logiquement favori face à la doublure d'Edberg, Nicklas Kulti.
Seulement voilà, Kulti va faire bien mieux que s'accrocher dans ce match décisif pour l'attribution du titre. Il va même mener deux manches à une.
Les deux joueurs vont souffrir physiquement. Kulti dans le quatrième set se plaint notamment de crampes, alors que Boetsch ne manifestera rien de sa douleur, qui sera pourtant aiguë.
Heureusement, Boetsch, qui ne parviendra jamais à se libérer, parviendra à égaliser à deux sets partout. Et voilà que cette finale va se jouer dans le dernier set du dernier match : une première en quatre-vingt-dix-sept ans de Coupe Davis !
Dans ce 5ème set du 5ème match, Kulti va avoir une formidable occasion de crucifier les derniers espoirs français. A 7/6 pour Kulti, Arnaud sert et se retrouve mené 0/40. Trois balles de Coupe Davis pour la Suède !
Mais Boetsch, héroïque, écarte les trois balles l'une après l'autre.
Et finalement, au terme d'un dimanche hitchcockien, Arnaud Boetsch l'emporte sur le score de 7/6 2/6 4/6 7/6 10/8. Neuf heures d'un tennis incroyable pour ce dimanche de folie à Malmoë.
Cinq ans après Lyon, la Coupe revient à la France. Stefan Edberg, tout nouveau retraité, méritait un hommage tout particulier, lui qui a remporté le Saladier à quatre reprises.
France bat Suède 3-2
Pioline bat Edberg 6/3 6/4 6/3
Enqvist bat Boetsch 6/4 6/3 7/6
Forget-Raoux bat Bjorkman-Kulti 6/3 1/6 6/3 6/3
Enqvist bat Pioline 3/6 6/7 6/4 6/4 9/7
Boetsch bat Kulti 7/6 2/6 4/6 7/6 10/8
A leur retour en France, les héros de Malmö ont été accueilli par un public en liesse sur les Champs-Elysées.
Puis à Roland-Garros place des Mousquetaires, l'équipe de France se déplace pour un vibrant hommage à feu René Lacoste.
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