Henri COCHET

France - droitier

Né le 14 décembre 1901 à Villeurbanne. Décédé le 1er avril 1987.



Le Magicien est le plus titré des "Quatre Mousquetaires", un des artisans de la sextuple conquête de la coupe Davis entre 1927 et 1932.


Palmarès :
4 Internationaux de France, 2 Wimbledon, 1 Forest Hills
6 victoires en coupe Davis


Chronologie de ses titres majeurs
(la notion de Grand Chelem serait ici un anachronisme, puisque le terme n'est apparu qu'en 1933) :

1. Internationaux de France 1926
2. Wimbledon 1927
3. Internationaux de France 1928
4. Forest Hills 1928
   
5. Wimbledon 1929
6. Internationaux de France 1930
7. Internationaux de France 1932
   

Son meilleur classement :
Considéré comme le n°1 mondial en 1928, 1929 et 1930.


Son style de jeu :
De petite taille, 1,68 mètre, Cochet se déplace incroyablement vite et se montre très habile à la volée. Son smash est un :modèle du genre.



Carrière :

Henri Cochet se fait remarquer pour la première fois en remportant le Championnat de France en 1922. Disputé sur le site actuel de Roland-Garros, c'est un tournoi relevé, mais essentiellement disputé par des nationaux, les joueurs étrangers n'ayant pas tous le droit de le jouer. Pourtant certaines statistiques considèrent que c'est le premier titre majeur gagné par Cochet.

 Aux Jeux Olympiques organisés à Paris en 1924, Henri se hisse jusqu'en finale, mais il est vaincu par l'Américain Vincent Richards. Il décroche également la médaille d'argent dans le double aux côtés de Jacques Brugnon.

En 1926, Le Magicien s'impose Porte d'Auteuil en dominant René Lacoste en finale, dans ce qui est désormais une vraie compétition internationale. C'est donc son premier titre d'envergure mondiale. Puis après une demi-finale à Wimbledon, qu'il perd face à Borotra, il part tenter sa chance aux Etats-Unis. En dominant Bill Tilden en quart de finale à Forest Hills, Cochet prive l'Américain d'un septième titre consécutif à New York. C'est un autre Français, René Lacoste qui l'élimine au stade des demi-finales.

En 1927, Cochet est sèchement défait par Tilden aux Internationaux de France. Mais il prendra sa revanche sur l'Américain quelques jours plus tard à Londres. Il remporte la finale de Wimbledon aux dépens d'un autre Mousquetaire, Jean Borotra, après avoir écarté huit balles de match, un record ! Cochet réalise l'exploir inédit et jamais rééedité à ce jour de remporter les Internationaux de Grande-Bretagne après avoir été mené deux manches à rien dans les trois derniers matchs du tournoi : son quart contre l'Américain Frank Hunter, sa demi-finale opposé à Bill Tilden et donc la finale face à Jean Borotra. Contre Tilden, Cochet a même été mené 6/2 6/2 5/1 et 30/0 avant de l'emporter. Les Mousquetaires trustent les finales et c'est donc en toute logique que la France remporte le Saladier d'argent en septembre à Philadelphie, Henri apportant le point décisif.

En 1928, Henri Cochet perd son titre à Wimbledon, mais il s'impose dans ce qui est devenu le tournoi de Roland-Garros, boudé cette année-là par les Américains. Ensuite, dans le challenge round disputé dans le nouveau stade de Roland-Garros construit pour l'occasion, il remporte ses trois matchs pour offrir une deuxième coupe Davis consécutive à la France. A Forest Hills Cochet triomphe pour la première fois. C'est de loin sa meilleure saison.

En 1929, Cochet reprend son bien sur l'herbe de Wimbledon, où il s'impose en finale face à Borotra. La rivalité entre les deux Mousquetaires a monté d'un cran depuis que Lacoste a tiré sa révérence. Cette année-là, dans le challenge round face aux Américains, le Magicien inflige à Tilden la défaite la plus cinglante de sa carrière : 6/3 6/1 6/2. L'équipe de France, même privée de Lacoste, conserve la coupe Davis.

Henri Cochet s'impose à Roland en 1930 aux dépens de William Tilden en finale, et il est décidément devenu la bête noire de l'Américain. En finale de la coupe Davis, Tilden une nouvelle fois défait reconnaît la supériorité de son adversaire : "Plus jamais je ne pourrai battre Cochet". Entre temps, Cochet déçoit ses supporters à Londres où il ne dépasse pas les quarts de finale.

Mauvaise année en 1931 : Henri malade ne s'aligne pas à Roland-Garros, et chute d'entrée à Wimbledon. En coupe Davis, le challenge round est remporté par les Mousquetaires, mais ce ne sera pas face aux Américains, écartés par les Britanniques emmenés par Fred Perry. Cochet sauvera sa saison en gagnant ses trois matchs.

En 1932, Cochet pense à se professionnaliser, comme l'a fait Bill Tilden un an auparavant. Ses résultats en tournoi sont médiocres, même s'il s'impose à Paris pour la quatrième fois - et même la cinquième si on tient compte de sa victoire au championnat de France 1922. La victoire de la France en coupe Davis pour la sixième fois de rang est obtenue essentiellement grâce à Borotra. Cochet n'a plus le niveau des meilleurs. A Forest Hills cependant, il se hisse en finale, où il est battu par le nouveau maître du tennis, l'Américain Ellsworth Vines, qui l'avait déjà dominé dans le challenge round quelques semaines auparavant.

En 1933, Cochet atteint la finale à Roland Garros, mais la perd face à l'Australien Jack Crawford. C'est la première fois que le Magicien s'incline dans une finale à Paris. Il trébuche logiqement en demi-finale à Wimbledon face à Vines. Seule la coupe Davis pourrait sauver son année décevante. Mais les Britanniques sont les plus forts. Cochet se bat bien, est vaincu par Perry, se reprend en gagnant son deuxième match contre Bunny Austin, mais ce sera insuffisant car Fred Perry est injouable cette année sur la terre battue de Roland-Garros. Le Saladier quitte Paris pour la première fois. C'est un Cochet déçu qui accepte l'offre de Tilden et signe chez les professionnels.

En septembre 1933, les débuts chez les pros sont difficiles à négocier. Le même Bill Tilden lui donne la leçon au French Pro en trois sets. 

Henri met un terme à sa carrière dix ans plus tard, à 42 ans, après un bref retour chez les amateurs entre 1941 et 1943. Il s'éteint à l'âge de 85 ans dans sa villa de Saint-Germain-en-Laye.