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Jean BOROTRA
France - droitier
Né le 13 août 1898 à Biarritz. Décédé le 17 juillet 1994.
Héros de la coupe Davis 1932, le "Basque bondissant" et son
tennis offensif ont porté très haut les couleurs de la
France, avec notamment six victoires en coupe Davis entre 1927 et 1932.
Palmarès :
2 Wimbledon, 1 Roland-Garros, 1 Australian
6 victoires en coupe Davis
Chronologie de ses titres majeurs
(la notion de Grand Chelem serait ici un anachronisme, puisque le terme n'est
apparu qu'en 1933) :
- Wimbledon 1924
- Wimbledon 1926
- Australie 1928
- Roland-Garros 1931
Son style de jeu :

Adepte des surfaces rapides, il s'exprimait
particulièrement bien sur les courts couverts, où les
balles flottent moins et où le rebond est le plus bas, sur bois
notamment. Son jeu d'attaque était peu académique mais
fort efficace. Il était quasiment impassable quand il avait pris
le filet d'assaut au cours d'un échange.
Personnalité et popularité :
Basque rime avec fantasque. Pourtant, Jean Borotra était
tout sauf un plaisantin. Ancien élève de Polytechnique,
il se lancera dans la politique après le tennis, ce qui ne lui
valut pas que des amitiés (voir le chapitre sur sa reconversion).
Carrière :
La carrière de Borotra décolle en 1924 quand il
remporte non seulement le Championnat de France à Saint-Cloud,
mais surtout son premier tounroi du Grand Chelem à Wimbledon.
Il domine René Lacoste le tenant du titre, et permet à la
France de figurer une nouvelle fois au palmarès de c
e tournoi,
le plus prestigieux de tous. La légende des Mousquetaires
français est en marche.
D'autant que l'année suivante, en 1925, c'est la même
affiche en finale, mais Lacoste a le dessus. C'est une défaite
dure à encaisser pour Borotra, qui avait déjà
dû s'incliner contre son compatriote en finale des Internationaux
de France quelques semaines plus tôt. Sa victoire dans le double
mixte aux côtés de "la Divine" Suzanne Lenglen ne suffit pas
à le consoler.
La meilleure occasion pour Jean de triompher à Forest Hills
s'est présentée en 1926. Tout fraîchement
auréolé d'un deuxième titre sur l'herbe de
Wimbledon, on le voit bien réussir un nouveau gros coup sur le
gazon américain. Mais René Lacoste lui ravit la couronne
en finale : 6/4 6/0 6/4, prenant ainsi une belle revanche sur l'homme
qui l'avait battu à Wimbledon quelques semaines plus
tôt.
Si Lacoste a souvent fait chuter Borotra sur la dernière marche
des tournois majeurs, son ratio victoire-défaite est autrement
plus lourd contre l'Américain Bill
Tilden. Il ne l'a jamais battu sur gazon, et ses quelques succès
sont tous en indoor, sur bois. Les victoires de Bill Tilden sur Jean
Borotra les plus marquantes sont celles des finales de la coupe Davis
en 1925 et 1926. Borotra s'est également incliné contre
Big Bill dans les challenge rounds de 1929 et 1930, mais la France
remporta néanmoins la coupe Davis ces années-là,
ce qui atténua évidemment la déception de ces
nouvelles défaites de Borotra contre sa bête noire.
1927 est une année décevante, c'est Jean qui pleure. Il
défend son titre en finale à Wimbledon, et il est
très bien parti face à son ami Henri Cochet puisqu'il
remporte les deux premières manches. Il se procure même la
bagatelle de six balles de match sans en convertir aucune, ce qui
constitue encore aujourd'hui un record. Mais c'est bien le Magicien qui s'impose.
Jean Borotra parvient en 1928 à s'imposer en Australie. Il
est l'un des très rares joueurs européens à
avoir participé et de surcroît à avoir
triomphé aux Internationaux d'Australie. En effet, les voyages
en avion étaient peu courants et même les
Américains refusaient de faire un aussi lourd déplacement
jusqu'à Melbourne. Borotra n'avait décidément pas
fait le voyage pour rien puisqu'en Australie il remporta le simple, le
double et le double mixte !
La victoire du Basque bondissant à Roland Garros en 1931
constitue une belle surprise : Jean n'a plus ses jambes de vingt ans,
et la terre battue n'a jamais été son fort. Il avait
auaparavant échoué à deux reprises en finale de
ces Internationaux de France.
Jean Borotra a déjà près de 26 ans quand il remporte son premier
Grand Chelem, à Wimbledon. C'est une éclosion sur le tard, mais le
Basque va rattraper le retard pris sur les champions de sa génération.
Il remportera son dernier titre à plus de 50 ans. Il a également
défendu les couleurs de la France une dernière fois en 1947 aux côtés
d'Yvon Petra, dans un double qu'il perdit contre la Tchécoslovaquie au stade des demi-finales.
Reconversion :
Jean Borotra, sitôt en retraite sportive, adhère au Parti
Social Français (PSF), un mouvement nationaliste, et occupe des
fonctions importantes dans le gouvernement du maréchal
Pétain sous Vichy. Il tente ensuite de gagner l'Afrique du Nord
mais la Gestapo le capture et l'emmène en camp de concentration
en Allemagne puis en Autriche, où il restera
captif jusqu'à la fin de la guerre.
En tant que commissaire général à l'Education
générale et aux Sports sous le Régime de Vichy, il
promeut l'amateurisme dans le sport. Ses amitiés avec l'Etat
français sous l'Occupation déplurent aux autorités
britanniques qui lui interdirent longtemps des invitations au tournoi
de Wimbledon. Il orienta sa carrière politique vers le gaullisme
dans les années 60.
Jean décéda à
l'âge de 95 ans à Arbonne, dans son pays basque.
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