Paul-Henri MATHIEU

Né le 12 janvier 1982 à Strasbourg.



"Ce qui ne me tue pas me rend plus fort". Longtemps vu comme un joueur maudit, Paulo revenu de blessures a prouvé que l'adage n'était pas un vain mot. Au fond du trou, le Strasbourgeois a effectué un retour à son meilleur niveau que plus personne ne pouvait raisonnablement espérer.


Palmarès :
4 titres


Son meilleur classement :
n°12 mondial le 7 avril 2008



Style de jeu

La force principale de Paulo est son lourd revers lifté. Moins à son aise sur gazon, il est en revanche dans son élément dès qu'il repose le pied sur chacune des deux surfaces qui dominent la saison : le dur et la terre battue.

Carrière (1999)

En 1995, Paul-Henri Mathieu s'illustre chez les plus jeunes en remportant le presigieux Orange Bowl des moins de 14 ans. Adolescent, Paul-Henri s'est fait soigner pour une arthrose aux deux genoux

Vainqueur chez les juniors des Internationaux de France en 2000, "le garçon aux trois prénoms" a rapidement fait parler de lui chez les pros. En 2002, après avoir menacé Agassi à Roland Garros, contre qui il mena deux manches à rien en huitièmes de finale, il réussit un bel été : il domine notamment Pete Sampras à Long Island, quelques jours avant que celui-ci ne remporte l'US Open. Anecdotiquement, PHM fut donc le dernier joueur à avoir battu l'Américain !

A l'automne suivant, il signe ses deux premiers succès coup sur coup à Moscou et à Lyon la semaine suivante, et avec une telle autorité que la France s'emballe déjà pour ce jeune homme de 20 ans. Tombeur de Marat Safin - n°4 mondial - à Moscou, PHM méritait de disputer la finale de la coupe Davis sur la terre battue installée à Bercy face à la Russie, face à deux pointures du circuit contre lesquelles les bleus ne partent pas forcément favoris : Kafelnikov et ... Safin ! Mais Kafelnikov déclare forfait avant le match décisif alors que les deux nations en sont à deux points partout. C'est donc au "réserviste" Mikhaïl Youzhny que Paulo va devoir se frotter pour permettre à la France de conserver le Saladier d'argent vaillamment conquis à Melbourne un an auparavant. Le Français prend le meilleur départ possible en avalant les deux premiers sets. Mais après être passé à deux points de la victoire dans la quatrième manche, il ne peut empêcher Youzhny de s'imposer : 3/6 2/6 6/3 7/5 6/4. Révélation de l'année 2002 aux yeux de l'ATP, mais culpabilisant pour la défaite de son équipe, Paulo aura bien du mal à se remettre de cette désillusion.

Blessé, PHM doit se renoncer à une partie de la saison 2004. Il revient fort en 2005, réintègre le top 50, et à Roland Garros manque deux balles de huitième de finale face à l'Argentin Guillermo Cañas après pourtant une remontée au score. Roland Garros sera d'ailleurs le théâtre de ses grands moments. En 2006, il inquiète le roi de la terre battue Rafael Nadal, comme personne ne l'a jamais fait, lui tenant la dragée haute pendant 4h53 : 5/7 6/4 6/4 6/4. C'est d'ailleurs le match le plus long jamais disputé par Nadal sur cette surface (juste derrière la finale que le Majorquin remporta à Rome quelques jours auparavant face à Federer) et en seulement quatre sets !

Il faut attendre la saison 2007 pour revoir Paulo enrichir son palmarès de deux nouveaux trophées, ceux-ci obtenus sur terre battue, à Casablanca et à Gstaad.

Mais dans les gros tournois, il déçoit, et l'étiquette de "looser" lui colle de plus en plus à la peau, notamment après qu'il ait laissé échapper un match de l'US Open 2007 contre Verdasco alors qu'il menait deux manches à rien. En quart de finale de coupe Davis 2008, contre James Blake, il ne parvient pas à conclure malgré deux balles de match. Le triple vainqueur de Roland Garros Gustavo Kuerten s'incline face à lui au premier tour de son tournoi fétiche, ce qui restera comme le tout dernier match en carrière du Brésilien. Paulo atteindra les huitièmes de finale, son meilleur résultat à Paris, où il butera sur Novak Djokovic.

Pour terminer un été 2008 assez décevant, l'Alsacien défend avec bravoure les couleurs nationales aux Jeux Olympiques de Pékin. Il y sera avec Gaël Monfils le meilleur joueur français du tournoi, avec une place en quarts de finale. Il a dominé notamment le Russe Davydenko alors n°5 mondial, avant de perdre contre le cogneur chilien Fernando Gonzalez.

On entendra peu parler de Paulo en 2009, et encore moins en 2010, vu qu'il était considérablement diminué en raison d'une nouvelle blessure au genou ainsi que d'une pubalgie. Eloigné des terrains d'entraînement à cause de son arthrose au genou gauche, il suspend toute compétition jusqu'en 2012.

Paulo en 2012 gagne déjà quelques matchs intéressants dès son retour à la compétition après 15 mois d'arrêt. Il est invité par les organisateurs pour participer à Roland-Garros, et il ne déçoit pas ! Il livre une bagarre homérique face à un habitué du genre, le géant américain John Isner, l'homme qui remporta à Wimbledon un cinquième set long de huit heures par 70 jeux à 68. Et comment ne pas repenser à ce match interminable quand Mathieu et Isner prolongeaient les débats dans ce cinquiième set qui ressemblait de plus en plus au précédent de Wimbledon 2010 contre son ami Nicolas Mahut ? Isner avait battu Mahut, et de son côté Mathieu n'avait pas la réputation d'un joueur au mental d'acier. N'ayant su convertir six balles de match, tout laissait croire que l'histoire allait là encore pour lui se répéter, que la malédiction allait se poursuivre. Mais non, pas cette fois ! c'est bien Paulo qui a gagné, faisant chavirer tout un stade en terrassant Isner : 6/7 6/4 6/4 3/6 18/16.. Ce match dantesque dura 5h41, ce qui en fait le deuxième match le plus long de l'histoire du tournoi,. Paulo s'incline ensuite contre Granollers, mais il a marqué l'édition 2012 par son héroïsme.



Son entraîneur
Nick Bollettieri
Thierry Champion (2000-2007, 2011)
Mats Wilander (2007-2008)
Loïc Courteau (2008-2010)
Olivier Malcor


Ses titres :

Moscou 2002	Lyon 2002	Casablanca '07	Gstaad 2007

Sa compagne :

Quiterie Camus, qui lui donne un fils Gabriel, né le 11 mars 2012.