Henri LECONTE

France - gaucher

Né le 4 juillet 1963 à Lillers, dans le Pas-de-Calais



Fougueux, Henri était capable du meilleur comme du pire, ce qui rendait ses matchs totalement imprévisibles. Son jeu basé sur une prise de risque maximale sur quasiment tous les points, y compris les points importants (balles de set, etc) lui a attiré des critiques assez dures de la part des médias et du public. Mais quel bras gauche magique !


Palmarès :
9 titres
1 victoire en coupe Davis


Son meilleur classement :
n°5 mondial le 22 septembre 1986


Style de jeu :

Henri Leconte, c'est avant tout un bras gauche exceptionnel, peut-être le bras le plus efficace de tous les temps. Phénoménal, en effet, ce bras gauche, qui lui permettait en un éclair - comprendre avec un temps de préparation indétectable à l'oeil nu - de transformer la balle la plus anodine en un obus laissant sur place les adversaires les plus véloces du circuit. Voici une arme redoutable, qui lui permettait de combler certaines défaillances quand le besoin s'en faisant sentir, et d'imposer son style à ses adversaires, quelle que soit la surface. Henri savait à peu près tout faire, aussi bien et plus vite que n'importe quel autre champion. Ayant explosé au plus haut niveau en même temps que Becker, on a un temps présenté l'Allemand et le Français comme les deux maîtres du tennis du lendemain. Ce sera hélas une prédiction non suivie d'effets, Edberg prenant ce rôle si enviable aux côtés de Becker, et le destin laissant Henri sur la touche. Un gâchis, par la faute notamment d'un enchaînement d'ennuis de santé (mononucléose, problème au dos devenu chronique, ...) qui ont stoppé brutalement l'ascension d'Henri.

Son revers est génial. Mais l'une des originalités du jeu d'Henri se trouvait dans son service : il frappait la balle dans sa phase ascendante, un geste peu repris par la suite, et pourtant assez redoutable ! L'Ukrainien Alexandr Dolgopolov a remis le style au goût du jour au début des années 2010.



Carrière :

Chez les juniors, Leconte remporte Roland-Garros en 1980.

Il entre dans le top 10 après avoir battu Yannick Noah en huitièmes de finale de Roland-Garros en 1985. Mats Wilander le futur vainqueur de cette édition, le stoppe au tour suivant. Un mois plus tard, il sort Ivan Lendl à Wimbledon mais se fait éliminer dans la foulée en quarts
de nouveau par le futur lauréat, Boris Becker.

L'année suivante, il fait mieux en atteignant les demi-finales à Paris puis à Londres, où c'est encore Becker qui lui donne une leçon d'aces et de services-volées injouables. A Roland-Garros, il est vaincu par la révélation du tournoi, le Suédois Mickael Pernfors, qui lui ferme les portes d'une finale de rêve face à Lendl.

 Riton se rate complètement en 1987, mais en 1988, il bat Becker à Paris et atteint la finale où il a le redoutable privilège de se mesurer à Mats Wilander, intraitable et plus fort que jamais. Le Suédois réalisera d'ailleurs un petit Chelem cette année-là. Henri termine le tournoi parisien sur une fausse note, avec un discours protocolaire
des plus maladroits où il se met une partie du public à dos. Après cette finale, Leconte est déchu aux yeux du public français, qui interpètera mal sa contre-performance aux Jeux de Séoul en septembre, puisqu'on lui reprochera de ne pas vouloir "mouiller le maillot" pour son pays. Henri vivra très mal cette période, qui atteint son paroxysme à Bercy en novembre : il sera conspué dans son premier tour contre l'autre gaucher génial de cette génération, John McEnroe. Mais, même si Henri court alors encore après un grand titre, le public français a-t-il seulement autant vibré avec d'autres joueurs ? Mais le jour de gloire n'est pas encore arrivé ...

Si Henri, handicapé par des blessures qui empoisonnent la suite de sa carrière, notamment au dos, dégringole au classement ATP, il ressuscite pourtant lorsque Yannick Noah, devenu capitaine de l'équipe de France, parie sur l'expérience du gaucher qu'il connaît si bien. En 1991, la France accède à la finale de la coupe Davis, qui se jouera à Gerland. Après qu'Agassi ait logiquement dominé Forget, Leconte, 159ème joueur mondial, n'en mène pas large avant d'affronter Pete Sampras. Mais l'impensable va se produire : il réussit à dompter le meilleur joueur du moment sur le score de 6/4 7/5 6/4. Galvanisée, toute l'équipe de France y croit, et le lendemain, Leconte et Forget créent une nouvelle grosse sensation en terrassant les meilleurs joueurs du monde en double, Ken Flach et Robert Seguso. Puis Forget donne le point de la victoire en dominant Sampras. Cette victoire en coupe Davis constitue l'un des plus grands exploits du sport français.

Et Henri a gagné de précieux points dans le coeur du public, qu'il a reconquis grâce à son exploit ! De retour à Roland-Garros en 1992, où il a reçu une invitation, il réalise un très beau parcours et se hisse jusqu'en demi-finales, où il perd contre le Tchèque Petr Korda. Noah lui donne pendant la quinzaine un surnom
qui lui restera : le "vengeur masqué".

En double, Leconte était très doué, et il eut beaucoup de réussite, associé à Noah ou Forget. Avec Yannick Noah, il remporta le tournoi de Roland-Garros en 1984 et disputa la finale de l'US Open 1985. C'est avec Forget qu'il a remporté la Coupe Davis, compétition dans laquelle les deux hommes associés en double sont restés invaincus (11 matchs, 11 victoires).

NB : Henri n'a jamais perdu un match après avoir remporté les deux premières manches. En revanche, il a inversé la tendance à son profit à trois reprises : contre Motta à Roland Garros 1986, contre Mansdorf en coupe Davis 1989, puis contre Kulti à Roland Garros 1992.



Son entraîneur :
Patrice Dominguez (-1986)
Manuel Santana (1986)

Patrice Dominguez


Reconversion :


Henri en octobre 2010, sous l'impulsion de l'animateur chevronné Julien Courbet, a lancé un concept télévisé : aider des voisins à régler les conflits les plus inextricables. La première diffusion eut lieu le 5 octobre 2010 à 22h30.

 
Anecdote : son fils Maxime a participé à l'édition 2007 de Secret Story sur TF1. Son secret dans le jeu : fils d'une célébrité !



Ses 9 titres :

Stockholm 1982 Stuttgart 1984 Nice 1985 Sydney 1985 Genève 1986

Hambourg 1986 Nice 1988 Bruxelles 1988 Halle 1993



Sa compagne :
Brigitte Bonnel, qui lui donnera un fils Maxime en 1986.
Marie-Sara Bourseiller, une célèbre torera, qui lui donnera une fille Sara-Luna en 1996.
Florentine, un mannequin qu'il épouse en 2005 et qui lui donne deux enfants : Ulysse en 2005 et Marylou en 2007.