Pancho GONZALES

Etats-Unis - droitier

De son vrai nom Ricardo Alonso Gonzalez
Né le 9 mai 1928 à Los Angeles.
Décédé le 3 juillet 1995.

Pancho Gonzales

Cet autodidacte américain d'ascendance mexicaine était reconnu comme le meilleur joueur de tous les temps; mais ce fut avant l'ère open, et Pancho, passé professionnel au début de sa carrière fut privé des tournois du Grand Chelem entre 1949 et 1967. Certains spécialistes du tennis estiment que Pancho reste encore aujourd'hui le meilleur joueur de l'Histoire.


Palmarès :
17 titres amateurs dont 2 US Championships
85 titres chez les professionnels
11 titres sous l'ère open
1 fois vainqueur de la coupe Davis


Son meilleur classement :
Considéré comme le n°1 mondial en 1952 (classé ex aequo avec Pancho Segura), entre 1954 et 1959, puis en 1960, ex aequo avec Ken Rosewall. Mais aucun classement officiel n'existait à cette époque.



Chronologie de ses titres en Grand Chelem :
  1. Forest Hills 1948
  2. Forest Hills 1949

Son style de jeu :

Pancho était le roi du service volée.


Personalité et popularité :

Passé très vite professionnel après deux ans de domination sur le circuit amateur, Pancho était moins doué dans les affaires que dans le sport. Il battait des joueurs bien mieux payés que lui, et cela le mettait dans des colères noires, dont il a pu canaliser l'énergie dévastatrice pour trouver plus d'agressivité dans ses matchs. A cause de ces différences de rémunération, l'Américain avait des relations difficiles avec les autres joueurs du circuit, et en particulier avec Jack Kramer.

Notons que sa sixième épouse, Rita, est la soeur d'Andre Agassi.


Carrière :


1948 : Pancho remporte l'US ChampionshipsA 20 ans, en 1948, Gonzales remporte le prestigieux US Nationals à Forest Hills. Mais il tarde à confirmer et son élimination prématurée à Wimbledon en 1949 lui vaut les foudres de la presse américaine. Son partenaire de double, Frank Parker, lui accole le sobriquet "Gorgonzales", le "champion de fromage" ! C'est le surnom de "Gorgo" qui lui restera quand il jouera chez les pros.

Pourtant Gonzales revient défendre son titre en 1949 à Forest Hills. Cette édition est plus relevée, notamment avec la présence de Ted Schroeder, n°1 mondial, et bête noire de Gonzales. Et Pancho s'impose un peu à la surprise générale. Il remporte aussi avec son pays la coupe Davis face à l'Australie en remportant ses deux simples face à Sedgman et Sidwell. Puis il signe chez les professionnels

Il rencontre alors le meilleur joueur du monde Jack Kramer, face à qui il ne trouve pas tout de suite la clé. Il se fait battre 96 fois en 123 confrontations dans la tournée 1949-50. Kramer devenu promoteur sur le circuit pro invite régulièrement les meilleurs joueurs du monde dans ses tournées. En 1953, la tournée australien
ne propose des vedettes comme Frank Sedgman, Ken McGregor, Pancho Segura, et Kramer lui-même. Mais celui-ci se blesse au dos et désigne Gonzales pour le remplacer. Et Gonzales saisit ce coup du destin pour faire parler de lui avec force. Il surclasse tous ces champions, au point même que le public se désintéressa progressivement de cette tournée où Gonzales s'imposait trop facilement.

En 1954, il est clair que Gonzales est désormais le meilleur joueur de la planète. Son service canon était devenu tellement gênant pour ses adversaires que la Fédération internationale modifia les règles, interdisant désormais de se projeter immédiatement au filet sitôt après avoir servi. Mais Pancho continuait d'écraser la concurrence, nonobstant des règles qui bougeaient pour contrecarrer sa marche vers les sommets.

En 1958, Gonzales doit mater un nouveau venu sur "son" circuit, Lew Hoad l'Australien, qui venait de remporter quatre titres du Grand Chelem en 18 mois. Et Hoad commence la tournée en remportant 18 des 27 premiers matchs ! Jamais dans sa carrière Gonzales n'avait ainsi été malmené. Il s'est fait violence pour remporter 42 des 60 matchs suivants et demeurer ainsi le maître du circuit.

Avant que ne soit décrété le passage à l'ère open, Pancho Gonzales avait raflé 4 Wembley Pro (1950, 1951, 1952, 1956) et 8 US Pro (1953, 1954, 1955, 1956, 1957, 1958, 1959, 1961). Il a eu moins de réussite au French Pro, où son jeu de service volée s'adaptait mal à la terre battue.

1968 : Pancho réalise un parcours brillant à l'US Open La terre battue ne lui souriait pas, et pourtant à Roland-Garros, à l'occasion du premier Grand Chelem de l'ère open, Gonzales, à 40 ans, fait un parcours plus qu'honorable, en sortant le tenant du titre Roy Emerson avant de perdre face à Rod Laver au stade des demi-finales. Il rate son tournoi à Wimbledon, mais à Forest Hills, ce n'est pas mal non plus, puisqu'il élimine Tony Roche, alors n°2 mondial, avant de s'inclinWimbledon 1969 : un match interminable contre Pasareller de peu contre le Néerlandais Tom Okker, futur finaliste.

En 1969, la rencontre opposant à Wimbledon Gonzales à Charlie Pasarell restera dans les annales, tout bonnement parce qu'au-delà du résultat et de la beauté du match, c'est la longueur des sets qui incita à l'adoption du tie break. Le match dura 5 heures et 12 minutes, étalés sur deux jours. Pancho sauva sept balles de match dans la manche décisive, avec un handicap de 40/0 à deux reprises. Le score parle de lui-même : 22/24 1/6 16/14 6/3 11/9, soit 112 jeux disputés. Après ce marathon de plus de cinq heures, Pancho ira jusqu'en huitièmes, battu par Arthur Ashe.

Mais l'ère open en est encore à ses balbutiements, et les pros continuent les tournées et les exhibitions pour valoriser leur tennis. En 1970 au Madison Square Garden de New York, Pancho Gonzales bat Rod Laver le n°1 mondial dans un match à fort enjeu financier.

En 1971, l'Américain a remporté le Des Moines Open, devenant le vainqueur le plus âgé, à 43 ans et 9 mois, d'un tournoi professionnel. Il prit sa retraite sportive en 1972.

La fin de sa vie est bien triste. Pancho mourut en 1995, à l'âge de 67 ans, à Las Vegas. Retraité, sa vie fut celle d'un homme ordinaire, qui avait même du mal à joindre les deux bouts. C'est André Agassi, dont la soeur aînée avait été la sixième épouse de Pancho, qui finança ses funérailles.